Dépendance et autonomie : le secteur privé comme piste de réforme

CAF - Dépendance et autonomie : le secteur privé comme piste de réforme

Dépendance et autonomie : le secteur privé comme piste de réforme

Annoncée depuis 2011, la réforme de la dépendance n’est toujours pas en place. Tandis que le gouvernement actuel entend faire bouger les choses d’ici la fin de l’année 2013, le contexte tend à favoriser l’ouverture d’un marché important pour le secteur privé.

Publié le : mercredi 6 mars 2013 à 19h19

Les entreprises misent sur le vieillissement de la population

Depuis plusieurs années, le nombre de personnes âgées dépendantes ne cesse de croître. En 2013, on dénombre 15 millions de personnes de 60 ans et plus, les différentes projections tablant sur 20 millions en 2030 et près de 24 millions en 2060. Chez les plus de 80 ans, les chiffres sont tout aussi impressionnants avec 1,5 million d’octogénaires recensés actuellement et 6,5 millions attendus en 2035.

Le marché qui s’ouvre au secteur privé est donc des plus importants. Selon l’Insee « d’ici 2030 il faudra prendre en charge à domicile 20 500 personnes âgées et donc augmenter d’environ 1 900 le nombre de professionnels à temps complet ». Déjà, les entreprises s’organisent entre elles pour occuper les différents créneaux du marché.

Le groupe de maisons de retraite DomusVi vient ainsi de racheter Nurse Alliance, le spécialiste de l’aide à domicile. De la même façon, nombreuses sont les PME et start-up à se lancer sur ce marché : repas à domiciles, taxis, services à la personne, solutions de vidéovigilance pour maisons de retraite (Link Care Service) et même console de jeux pour personnes malvoyantes (Odimo).

Pour les gouvernements, l’enjeu est de taille, les dispositifs et modalités d’accompagnement proposés actuellement ne pouvant survivre à un tel afflux de personnes dépendantes.

Selon le cabinet d’étude KPMG, cité par le site d’informations bienpublic.com, le prix moyen d’une place en maison de retraite serait encore de 1857 euros par mois, tandis que la retraite moyenne d’une femme atteint seulement 900 euros par mois.

Chargée du dossier, Michèle Delaunay, ministre déléguée en charge des personnes âgées et de l’autonomie, assure présenter une réforme avant la fin de l’année.

« Nous allons orienter davantage les aides publiques vers ceux qui en ont le plus besoin. Nous allons aussi demander aux établissements de réduire leurs coûts. Bon nombre pourraient, à l’échelle d’un territoire, établir des partenariats pour mutualiser leurs achats et réaliser des économies », précisait-elle dans une interview accordée au Monde le 25 février 2013.