Garde alternée: un dispositif inadapté pour les moins de 3 ans

CAF - Garde alternée: un dispositif inadapté pour les moins de 3 ans

Garde alternée: un dispositif inadapté pour les moins de 3 ans

Le système de garde alternée après divorce est de plus en plus souvent utilisé par les juges et pourrait l'être davantage selon le souhait de plusieurs parlementaires. Une association met en garde contre les effets néfastes sur les touts petits.

Publié le : jeudi 15 décembre 2011 à 18h21

L'intérêt de l'enfant pas assez pris en compte

Instaurée en mars 2002, la loi relative à la garde alternée suite à une séparation des parents en cesse d'être remise en cause. Pour l'association Enfance et Partage, la prise en compte de l'intérêt de l'enfant n'a pas une place assez importante dans le débat.

Perçue par beaucoup comme la meilleure solution suite à un divorce ou une séparation, la garde alternée des enfants pourrait bien être le premier choix offert au juge. Une proposition de loi signée par de centaine de députés a ainsi été déposé ces derniers mois, prévoyant d'instaurer cette "solution" comme prioritaire en l'absence d'accord des deux parties.

Classiquement ce sont les associations de pères qui montent le plus souvent au créneau sur ce sujet regrettant que la garde alternée soit le plus souvent en faveur de la mère sous couvert d'un implication importante dans l'éducation de l'enfant.

Mais la société évolue et la place des pères également. Pour Maître Poivey-Leclercq, avocat spécialiste du droit de la famille: "L'atmosphère familiale joue un rôle important. Une chose est certaine, le rôle du père s'est transformé. Il est compréhensible de lui donner plus de place. Aujourd'hui, quand le couple éclate, beaucoup d'hommes se sentent -spoliés- de leurs enfants".

Du côté de l'association Enfance et Partage, malgré les revendications à tort ou à raison des deux parties, le débat reste mal orienté et ne prends pas en compte l'intérêt réel de l'enfant. Pour Maître Constantino, spécialiste de la petite enfance : "la loi de mars 2002 consacre le droit des parents à maintenir des relations avec l'enfant et non l'inverse. Elle a davantage été pensée dans le sens de la coparentalité que dans le sens de l'intérêt de l'enfant".

Un intérêt qui serait d'autant plus important quand il concerne les touts petits et mériterait d'être revu quand des enfants de moins de 3 ans sont concernés, au vu notamment de l'impact psychologique créé par la séparation et l'alternance de la garde. "L'enfant a besoin de continuité et de sérénité. S'il perd ses repères spatio-temporels, il perd sa sécurité" commente ainsi la psychanalyste Claude Boukobza. Des réactions plus agressives, des problèmes de sommeil et une hyper émotivité sont ainsi constatés par de nombreux spécialistes.