Publié le : mardi 29 mai 2012 à 14h47
Une journée de travail non rémunéré
Destinée à financer la dépendance, la Journée de solidarité n'a jamais fait l'unanimité. Créé en 2004, ce dispositif consiste en une journée de travail non rémunéré le lundi de Pentecôte, jour auparavant férié.
Obligatoire jusqu'en 2008, ce dispositif a ensuite été assoupli en permettant aux entreprises de choisir de faire travailler ou non leurs employés pour cette journée S.i la solidarité et des besoins de financement de dépendance ne sont pas remis en question, l'application du dispositif fait néanmoins polémique.
Ainsi, les syndicats comme Force ouvrière (FO), la Confédération française de l'encadrement — Confédération générale des cadres (CFE-CGC) et la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) dénoncent une méthode « injuste » induisant des « aberrations économiques et sociales ».
Pour la CFE — CGC, « c'est une usine à gaz qui conduit à toutes les inégalités possibles suivant les entreprises et les secteurs d'activité ».
Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, va plus loin en proposant d'autres systèmes de financement de cette dépendance. « Cela peut être plus de cotisations, parce que nous considérons que la dépendance est un risque qui relève de la cotisation sociale, et de l'impôt ».
2,3 milliards d'euros de redistribués en 2011
Chargée de collecter les recettes de cette journée, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) a présenté ce vendredi les résultats de la Journée de solidarité 2011.
Selon l'organisme, 2,33 milliards d'euros ont ainsi été collectés en 2011. Sur ce total 1,4 milliard d'euros ont été réinjectés pour les personnes âgées et 933 millions pour les personnes handicapées.
Les sommes ainsi reversées ont permis, entre autres, de « financer des travaux de modernisation ou de reconstruction de maisons de retraite ou d'instituts spécialisés pour personnes handicapées », précise la CNSA dans un communiqué.
Pour l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) les fonds sont mal reversés. En 2011, près de 500 millions d'euros n'auraient ainsi « pas été dépensés comme prévu ».
L'AD-PA appelle également à une optimisation des fonds, justifiée par un manque cruel de moyens et une hausse de la population dépendante.
Depuis 2003 la journée aurait ainsi rapporté 15 milliards d'euros en cumulé. Une somme insuffisante au vu de la vingtaine de milliards d'euros consacrés chaque année par les pouvoirs publics.