Publié le : mardi 13 décembre 2011 à 17h33
Les femmes plus dépendantes mais plus investies
Selon l'Institut national des études démographiques (INED), les personnes dépendantes sont majoritairement des femmes, un fait assez simple a expliquer en fait. Actuellement les femmes ont une espérance de vie plus longue que les hommes. À partir de 65 ans l'espérance de vie des femmes est de 23 ans pour les femmes contre 18,5 pour les hommes.
Ainsi, les femmes représentent près de 60 % de la population des 75-84 ans. Plus encore, près de 85% des personnes âgées de 95 ans ou plus sont des femmes. Logiquement il y a donc plus de femmes dépendantes que d'hommes. La gente féminine monopolise ainsi à 75 % les aides à la dépendance tel que l'allocation personnalisée d'autonomie (APA).
Mais l'INED ne s'arrête pas à ce simple constat. S'intéressant également aux solutions proposées, l'institut a ainsi constaté que "dans le cas d’une aide familiale reposant sur une seule personne, il s’agit majoritairement d’une femme: en 2000, il s’agissait d’une fille pour les trois quarts des cas d’aide à un parent, une femme dans 70% des cas d’aide au conjoint ".
Cercle vicieux et inadaptation nationale, l'aide à la dépendance prophétise souvent une dépendance future des aidants des aidants. Fatiguant moralement et physiquement, le travail d'aidant n'est pas sans conséquence.
Selon l'étude,"la pénibilité et le stress en découlant se traduisent par des risques accrus de troubles psychiques et en particulier de dépression. [...] les aidants, notamment les conjoints, pourraient négliger leur propre santé et différer leurs soins, avec le risque d’accélérer leur propre entrée dans la dépendance'".
Face aux évolutions sociales et démographiques prévues, la situation devrait s'améliorer dans quel sens ? "Dans les décennies à venir, la population âgée va s’accroître et les hommes y seront plus nombreux parmi les dépendants et les aidants potentiels. Observera-t-on alors un rééquilibrage des rôles familiaux, et de quel type ? Le développement de l’aide professionnelle à domicile ? Une prise en charge individuelle ou collective de ces coûts ?" s'interroge d'ailleurs l'INED.
Une réponse forte de l'État, quel que soit le gouvernement, est donc plus qu'attendue et s'avère fondamentale.