L'usurpation d'identité reste difficile à établir

CAF - L'usurpation d'identité reste difficile à établir

L'usurpation d'identité reste difficile à établir

Un Haïtien a usurpé l'identité d'un Rennais pendant plus de 50 ans après lui avoir volé son livret de famille en Guyane. Une usurpation, compliquée à découvrir, qui lui a permis de séjourner légalement en France.

Publié le : lundi 30 juillet 2012 à 12h15

Un usurpateur de 72 ans

Jean-Claude Marimontou, un Haïtien de 72 ans s'est fait passer pour Guy Brival, un Rennais originaire de la Guadeloupe après lui avoir volé son livret de famille en Guyane il y a 54 ans.

Avec les documents volés, l'usurpateur s'est fait refaire une carte d'identité et a ouvert un compte en bac. Il a commencé à utiliser cette identité à Cannes et grâce à cette escroquerie il a pu séjourner légalement en France.

C'est en 1995, au moment des élections, que la supercherie a été découverte, le vrai Guy Brival découvre qu'il ne peut pas voter à Rennes, car il est inscrit au Cannet, dans les Alpes-Maritimes. Il comprend que quelqu'un utilise son identité et réalise que sa vie lui a été « volée ».

Le Rennais a alors décidé de porter plainte, et c'est au bout de 54 ans, au moment d'aller retirer ses allocations familiales, que l'escroc a été arrêté pour usurpation d'identité, usage de faux documents obtenus de manière frauduleuse, escroquerie aux organismes sociaux et fiscaux et séjour irrégulier sur le territoire.

Le préjudice causé s'élève, rien que sur 3 ans, à 30 000 euros. L'homme a été libéré sous contrôle judiciaire après comparution devant le procureur de Grasse. L'affaire est, selon ce dernier, renvoyée en septembre.

Un problème difficile à détecter

Ce problème n'est pas rare en France, mais est toujours difficile à découvrir. Chaque année, 210 000 personnes sont victimes d'usurpation d'identité.

Selon Christophe Naudin, expert en criminologie identitaire, « Les victimes de la criminalité identitaire découvrent souvent à leur insu » l'utilisation de leur identité « entre 2 et 20 après les faits. »

Pour lui, cela s'explique par le fait que « l'État s'est imposé un certain nombre de règles notamment le non-croisement des fichiers. Cela empêche les différentes administrations de faire les recoupements qui éviteraient les usurpations d'identité ou les substitutions d'identité. »