Publié le : mercredi 27 juillet 2011 à 17h25 - mise à jour le : jeudi 5 juillet 2012 à 15h51
Un taux d'effort trop pris en compte
Accéder à un logement social n'est pas une sinécure, encore moins à la Réunion. Si , heureusement, les personnes handicapées, mal-logées , en logement provisoire, ou victimes de violences conjugales sont relativement vites prise en comptes, les autre cas doivent pour leur part batailler ferme avec les bailleurs sociaux.
Le rapport social définissant les critères de chaque "candidat" est parfois assez lourd. Il prend ainsi en compte l'ancienneté de la demande, mais également et surtout , le pourcentage de ses revenus que le ménage devra consacrer au loyer s’il est sélectionné, plus communément appelé, taux d'effort.
C'est sur ce dernier point que s'est penché récemment la confédération nationale du logement (CNL). Pour la CNL, ce taux serait ainsi beaucoup trop pris en compte par les bailleurs sociaux, notamment sur l'île de la Réunion.
Selon Éric Fontaine, représentant de la CNL sur l'île, de 25 à 30 % des dossiers présentés en commission,ne sont finalement pas instruits.
Des ambitions beaucoup plus financières que sociales
Pour la CNL, l'explication est assez simple, les bailleurs sociaux utilisent e taux d'effort comme un protection contre des éventuels impayés . En général, ces refusés sont des jeunes actifs touchant le SMIC, ou des retraités avec une pension mensuelle avoisinant les 900 euros.
"Ces publics aux faibles revenus ne touchent pas d’allocation logement, leur dossier présente systématiquement un taux d’effort jugé trop important par les bailleurs. Ceux-ci ont moins peur, en cas d’impayé, avec un RMIste devant régler 60 euros de loyer par mois, qu’avec un salarié qui devrait débourser 400 euros mensuels" explique ainsi M. Fontaine.
Souhaitant enrayer ce processus, la CNL compte mettre en place avant 2012 un projet "d’intermédiation locative" dans des logements privés. Par ce dispositif , les propriétaires adaptent le montant de leur loyer "au niveau du logement social", et obtiennent "en contrepartie la garantie de l’État en cas d’impayés et pour l’entretien du logement".
Des discussions sur ce projet sont actuellement en cours entre la CNL, la préfecture et l'agence régionale de la santé (ARS).